: septembre 2016
Céline Dehors et François l’Explorateur — Aspirants, chercheurs en liberté, expérimentateurs d’idées loufoques. — Et accessoirement auteur de « Ce que le Souffle m’a donné »

jeudi, septembre 29, 2016


Vous êtes-vous déjà demandé ce que vous feriez si on vous annonçait que demain serait votre dernier jour à vivre ? Inutile de planifier un voyage à Hawaï, la règle est assez simple : 1 jour ! Une après-midi pour être précis donc, à part si vous voulez que votre journée se limite à faire de la voiture et à poireauter à l’aéroport, il vaut mieux oublier les destinations exotiques. 
Cette question : il te reste un jour à vivre, que veux-tu faire ? Ce n’est pas à moi qu’on l’a posée, mais moi qui l’ai posée à mon grand-père, il y a deux semaines. J’avoue que le connaissant, je ne misais pas sur un tour de Jet-ski, un vol en deltaplane ou un rail de coke mais je m’attendais à quelque chose du style : retour à la ferme de son enfance, ballade sur les bords de Loire, pêche au bord d’un étang ou bar à strip-tease…
La réponse de PapiGaston fut tout autre et plutôt à l’opposé des clichés qu’on pourrait avoir.


Des consignes très claires

Mon Papi venait de passer plusieurs jours à l’hôpital, ce séjour comportait quelques aller-retour dans des hôpitaux voisins. Ca l’embêtait, d’autant plus qu’il ne voyait pas par la fenêtre et se réveillait parfois sans savoir dans quel centre hospitalier il était. Après moult négociations, le médecin nous a donné son feu vert pour une petite sortie.
Mon Papi avait littéralement le pied en compote, un fauteuil nous a donc été prêté par l’hôpital. Ma mère a bien insisté sur le fait que nous devions rester dans le hall de l’hôpital et que nous ne devions surtout pas sortir dehors. Je lui ai clairement promis de passer par le hall de l’hôpital pour me promener avec Papi…


Etre prêt

Quand il ne vous reste plus qu’une journée à vivre, le tout c’est d’être au taqué ! Mon Papi était naze le jour d’avant, cuit le jour d’après mais au top pour le jour J. Lorsque nous sommes arrivés, il avait prévenu les infirmières qui l’avait habillé en tenue de ville. A peine dans la chambre, on nous a informé que nous pouvions récupérer le fauteuil à l’accueil, il était prêt le Papi ! Ne restait qu’à répondre à LA question : Que veux-tu faire de cette dernière journée ?


La réponse de PapiGaston

On est passé par le hall (check !) et nous sommes allé faire un tour. C’est vrai que c’était un peu risqué mais bon, c’est pas ça qui allait le tuer et même si ça le tuait vraiment, on n’allait pas chipoter pour quelques jours. Le port de plaisance de Decize est à deux pas, je lui propose d’y aller, sa réponse : NON 
Lui ce qu’il veut c’est qu’on traverse la route et qu’on aille à Intermarché. C’est toi le pilote Papi, c’est ta journée, va pour Intermarché.

Il était super calme comme si tout était planifié depuis longtemps. 
- Dis Papi tu n’a pas prévu de taxi pour t’échapper? tu te fais pas la mal hein?
Et non, simplement la réponse de mon Papi c’est l’Inter en face de l’hôpital. On se retrouve donc à arpenter tous les rayons, à s’arrêter sur un produit en particulier pour lire le prix, la composition. On dirait qu’il cherche quelque chose… Une heure plus tard on ressort avec de quoi faire un bon gouter.

Ce qu’il voulait c’était une dernière journée de vie de tous les jours. Rentrer dans un magasin, regarder la taille des fromages de chèvre, causer au boucher et aux connaissances dans les rayons, faire ses courses soi-même. Ce jour là il a eu droit à un extra en prenant le gouter en compagnie de son petit fils et de son arrière petite fille. Dernièrement son petit plaisir c’était les ptits gervais en mousse (c’est ce qu’il cherchait dans le magasin), nous les avons mangés tous ensemble. Ce qu’il lui fallait c’était une vraie journée, sans l’ambiance de l’hôpital, sans questionnement médical, comme si sa vie reprenait son cours là où elle s’était interrompue. Rien d’exceptionnel au contraire, le retour à l’ordinaire.


La simplicité

On tient parfois une liste de choses à faire avant de mourir. On peut y trouver : sauter en parachute, visiter le Népal, serrer la pince à un Massai,… Je pense que plus l’échéance approche plus des envies simples apparaissent sur la liste :
- manger un bon yaourt à la mûre,
- faire une promenade avec sa famille,
- rire avec des amis,
- parler autour d’un feu.

Peut-être que ces envies devraient figurer plus tôt sur nos listes, quitte à les cocher plusieurs fois. Ce qui nous rend heureux n’est pas nécessairement extrême ou inédit. En tout cas pour sa dernière sortie c’est la simplicité que mon Papi a choisie. C’était son baroud d’honneur.

mardi, septembre 27, 2016

Le voyant batterie clignote, François n’est pas tranquille mais enfin c’est toujours moins inquiétant qu’un « check engine » (que nous n’avons pas). Le voyant batterie est directement relié à l’alternateur et informe en direct de son bon fonctionnement, autrement dit : il y a un couac niveau fourniture d’électricité.

Source Photo - François qui a bien bronzé, réfléchie au problème
Un sacré souvenir…
Ca nous était déjà arrivé à nos débuts avec Otto. Nous ne l’avions pas aménagé et François ne l’avait encore jamais conduit. Nous étions encore jeunes et insouciants à cette époque et nous ne faisions attention à rien.
« Il est allumé le voyant, là, qu’est-ce que ça veut dire ?
- Oh… pfft, j’en sais rien. T’inquiète, j’ai fait tout le chemin du retour comme ça. »
J’ose pas identifier les paroles de mon dialogue, j’ai trop honte… On y va, la nuit tombante, les feux éclairant à peine la route et l’intensité ne s’arrangeant pas avec le temps.
« Il doit y avoir un problème.
- Arrête-toi sur le parking, on va voir si c’est pas le fils qu’on a coupé. »
Maintenant, je me souviens, nous avions quand même commencé à démonter l’ancien aménagement d’Otto.
On se gare. Le moteur cale d’un seul coup. Plus de pile.
Le magasin à côté duquel nous étions arrêtés était fermé, nous avons eu un peu de mal à trouver quelqu’un pour nous dépanner. Heureusement, nous avions des câbles de batteries avec nous (insouciants, mais pas fous !) et on fait redémarrer le camion avec.

Vous savez peut-être comment ça marche :
• Deux voitures l’une à côté de l’autre.
• On ouvre le capot des deux (dans le cas d’Otto, c’est plutôt le coffre qu’on ouvre)
• On connecte les batteries avec les câbles
• Et on démarre.
Petite astuce d’habitué : Vous pouvez démarrer la voiture saine pour aider la voiture à sec à lancer son moteur (et son alternateur). Voilà, vous savez tout.

Sauf que ce que nous n’avions pas compris, c’est qu’avec une batterie déchargée ET un alternateur qui ne débite pas ET un trajet de nuit les phares allumées, notre camion n’irait pas loin. Nous n’avons pas été bien loin.

La loutre dormait paisiblement à l’arrière pendant que je me mettais les bras écartés au travers de la route pour arrêter le premier véhicule qui passait par là. Pas le choix mon gars : ouvre ton capot ! C’est ainsi que tous les 1 ou 2 kilomètres, j’arrêtais quelqu’un pendant que François préparait les câbles —nous avions la technique, de vrais bandits des grands chemins !

Finalement, nous nous sommes résolus à finir notre route à la lumière des étoiles. Pour ceux que l’expérience tenterait, sachez que c’est assez flippant. Principalement la route protégées par les arbres, très confortable en été mais très sombre car seule la ligne pointillée à peine visible vous indique si vous êtes sur le point, ou non, d’atterrir dans le fossé.

Nous avons réussi à rentrer chez nous à bon port. Batterie morte, à changer. Alternateur qui ne débite plus. « Je vous conseille de le changer aussi, nous avait dit le mécano. » C’est ce que nous avions fait.

Ca recommence !
Plusieurs mois plus tard, voilà que le problème survient de nouveau. Sauf que voilà, on est un poil moins noob qu’au début. Comme quoi, un poil peu faire toute la différence.

Nous avons déjà compris plusieurs choses :
- quand un voyant s’allume en route, c’est qu’il y a un couac quelque part.
- quand le voyant batterie s’allume, le couac concerne le duo batterie-alternateur.
- il vaut mieux avoir un multimètre avec soi pour faire face à ce genre de problème.

Notre maigre expérience du camion nous a également permis de repérer 1/ un bruit bizarre au démarrage de Otto (du type je m’essaye au violon, mais je n’en parle encore à personne…) 2/ le voyant batterie s’éveille lorsqu’on monte dans les tours.

On se décide à un démontage. Maintenant que l’aménagement de Otto est op, c’est un rien plus délicat qu’au début : il faut débarrasser l’ensemble des couettes, des draps, des duvets, des oreillers, des matelas, des couvertures, tout ce qui fait qu’on passe généralement de bonnes nuits. Plus, pour cette fois-ci uniquement, la chaise évolutive qui fait le trajet Mamie Poule -> Mamie Coeur avec nous. Ca fait un beau paquet. Par chance, il pleuvait un peu mais nous avions la ferme (et la clef de la porte correspondante) du tonton de François pour abriter le tout.

Je teste l’un après l’autre le couple batterie-alternateur, j’ausculte celui qui flanche (l’alternateur) et en deux-deux je trouve l’origine de notre problème.
« Dis, tu penses que c’est normal une courroie tendue comme ça ? Je n’ai jamais touché de courroie, mais celle-ci me semble bien lâche et j’en ai une autre juste en dessous bien plus raide… »
J’ouvre la RTA (pour les non-initiés, ne croyaient pas comme moi qu’il s’agit d’un magazine publicitaire ventant les mérites des véhicules, non non non ! Il s’agit plutôt d’une magnifique bulle d’oxygène lorsque vous avez une panne ou qu’il faut changer une visse sur la portière avant… Ca aide bien.), ça dit : « 2 à 5 mm de flèche. Je dois bien en avoir 10 ou 15, là, non ? »
C’est là que la super mécano de notre groupe passe la main car elle n’a vraiment pas assez de force pour retendre le tout. François s’en occupe à merveille.

On démarre, le voyant s’éteint comme un point final à nos soucis.

Sauf que non
Mais tout aurait été trop simple. Dès le lendemain de notre réparation fulgurante, voilà que le voyant batterie se rallume, et très sûr de lui !
L’alternateur ne débite plus
                                              du
                                                   tout.
J’avais épuisé mon coup de génie de la semaine la veille avec la courroie, nous ne savions vraiment pas ce que ça pouvait être. Je teste quand même, dépitée, avec mon multimètre quasi-neuf, la batterie. 8.76. Couuuah ? (faut savoir ici qu’on s’attendait plus à voir du 12 V. 8, c’est une batterie déchargée, bien correctement…) François panique légèrement. « 8 V ! Mais comment est-ce possible ?? Hier tout allait bien ! Il s’est passé quelque chose… Ya un truc qui la décharge dans le camion… » Bon, faut lui pardonner. Il avait salement crever le pneu de son VTT avec un clou gros comme un doigt, tenter de le réparer avec deux rustines dans la matinée et s’était finalement dit qu’il faudrait qu’on achète une chambre à air neuve. De plus, nous avions rendu visite à son grand père, bien plus à plat que la roue de vélo, perdu dans un lit d’hopital. Et voilà que le camion nous faisait défaut…

J’ouvre la zone technique pour voir ce qu’il se passe de ce côté-ci du camion et je teste notre batterie de cellule. Le multimètre quasi-neuf est formel : 8.76 V pour elle aussi. Impossible. « Relax François, le voltmètre est en panne. »

En changeant le calibre, j’arrive à la valeur de 12,9 V. Je pense qu’il pipote encore mais là n’est pas la question. Enfin, alternateur ou pas, un beau trajet de plus de 100 km nous attendait. Nous savions que Otto était capable de rouler batterie à plat et alternateur HS, à condition de garder les feux éteins, c’était faisable. Ca c’est bien fait.

Près de Bourges, nous avons rendu visite à un jeune garagiste très sympa, conseillé par ma belle-maman : Maxime. Maxime s’est formé tout seul à la mécanique, avant d’être employé deux ans chez un gars qui le payait au lance-pierre (parce qu’il n’avait pas de formation initiale). Il a ensuite quitté ce gars pour créer son propre garage dans une grange de ferme. Tout de suite, j’ai aimé son attitude.

Avec Maxime, nous avons changé toutes la filerie du couple batterie-alternateur avec des câbles de récupération. Ca n’a pas résolu notre problème. Et comble du luxe : le voyant batterie ne s’allumait plus lorsqu’on mettait le contact ! « Ah… Ca c’est bizarre… » Je ne vous le fais pas dire !

Et puis Maxime s’est décidé à nous montrer comment démonter la jolie partie de l’alternateur qui contient les charbons… Imaginez-moi là comme un enfant devant une barbe à papa. Notre super garagiste m’apprend à reconnaître quand les charbons sont usés et surtout… quand ils ne frottent pas correctement ! Un petit coup de papier ponce et c’est reparti !

Dans un prochain épisode…
L’alternateur débite, le voyant s’allume avant de s’éteindre, le problème est réglé ! Et Céline, maintenant, sait éteindre un moteur en débranchant l’électrovanne :-D Maxime est un super garagiste qui n’a pas peur de répondre aux questions, c’était le pied pour nos aventuriers !


Les voilà repartis pour l’aventure… Sauf que la maladie frappe Céline… Trop fatiguée, elle ne peut plus du tout assurer François en escalade… L’affaire est grave ! Tout cela vous sera raconté dans le prochain épisode de… leurs aventures rocambolesques ! (on n’a pas trouvé de titre cool ^^)

jeudi, septembre 15, 2016

C’était un sujet que je voulais aborder depuis longtemps déjà, sans réussir à me lancer sans support. Après avoir lu l’article de Melgane (pourquoi fait-on l’amour, justement), je me suis dit que c’était absolument le moment. De plus, actuellement, nous avons mis notre vie nomade en stand-by puisque nous sommes restés plus d’une semaine chez mes parents à l’occasion du superbe mariage de mon petit frère. Nous restons encore quelques jours à proximité de la famille de l’Explorateur en attendant que sa petite soeur vienne passer quelques jours en France et pour passer un peu de temps avec Papi Gaston (je pense que François écrira quelque chose à ce sujet, je n’en dirai donc pas plus)… autrement dit : ce n’est pas aujourd’hui que je vais rédiger mon (grandiose) article « la vie normale en combi. »

Alors, pourquoi fait-on l’amour ? Je souris un peu en lisant la question, ayant quotidiennement à mes côtés une petite loutre qui n’a parfois que ce mot à la bouche : pourquoi. D’écouter ma fille, j’en suis venue à la réflexion que pourquoi était finalement un mot très vague.

Déjà, pourquoi confond allègrement la cause et le but. Melgane ne nous a d’ailleurs rien précisé en nous posant cette question et lorsqu’on y répond, il vaut mieux être parfaitement clair sur ce point. Ma fille a du m’entendre en parler avec son père car elle a depuis quelques mois changer certaines de ces questions en « Pour quoi faire… ? ». Ma foi, avec cette expression, nous savons tout de suite à quoi nous en tenir.

Pourquoi-faire ?
Il me semble que c’est le plus facile à aborder. Melgane, si j’ai bien compris son propos, nous démontre dans son article que la réponse « pour se reproduire » a été longtemps appuyée par l’Eglise mais que tout démontre que c’est un peu rapide. Et effectivement, personnellement je fais régulièrement l’amour avec l’Explorateur et pourtant, je porte un stérilet. De toutes évidences, je ne fais pas l’amour pour me reproduire. Comme le dit également Melgane dans son article, ce n’est pas une évidence pour tout le monde et des confusions sont régulièrement faites. Pour ma part, je n’ai pas envie de m’éterniser sur ce sujet.

Donc : on/je ne fait/s pas l’amour pour se/me reproduire.

Faire l’amour pour moi est partager avec (au moins) une personne un moment agréable d’ordre intime et physique. Ces trois mots en gras sont importants car ils décrivent ce pour quoi je vais répondre. Agréable, cela signifie que les différents partenaires vont en retirer un plaisir. Intime, car ce qui va être fait pendant l’acte va devoir toucher les partenaires au plus profond d’eux. Physique, parce que échanger des confidences ou des mots doux, ce n’est pas faire l’amour même si ça s’en rapproche.

L’idée du plaisir pourrait à elle seule suffire à expliquer le pourquoi. Faire l’amour procure un plaisir quasiment imbattable. On pourrait faire l’amour toute la journée sauf que c’est quand même fatigant et puis en toute honnêteté je préfère parfois regarder le soleil se lever dans la rosée, que de faire l’amour. Ou plonger dans une mer déchainée que de faire l’amour. Ou —cela concerne plus l’Explorateur— remonter les falaises du Verdon en escalade, que de faire l’amour. Faire l’amour procure un plaisir quasiment imbattable, mais faire l’amour ne suffirait pas à remplir toute une vie.

Faire l’amour permet aussi de s’ouvrir à une relation avec ses partenaires qui soit à la fois intime et physique. Cela ne se fait pas autrement qu’en faisant l’amour et c’est probablement ce fait qu’utilisent les bonobos (ou les dauphins) dans leur société. Et que nous utilisons dans la notre aussi, même si nous n’en avons pas la pleine conscience.

Je ris souvent lorsqu’entre élèves des écoles ou collègues on cherche à savoir qui à coucher avec qui. A mon sens, on cherche à savoir qui a connu ça avec qui. Ca, ce truc si particulier et indescriptible qui a été de faire l’amour avec ! Il est important de le savoir, pour comprendre un temps soit peu les relations qu’entretiennent les uns et les autres, ce n’est pas un détail anodin.

On utilise parfois l’amour —et je l’ai fait— pour faire la paix. Parce qu’en faisant l’amour on ne peut que difficilement mentir, se cacher, ou même se moquer de l’autre, faire l’amour permet de remettre une relation sur le chemin de la sincérité.

Faire l’amour a tout un tas d’utilités et vu que je ne sais absolument pas être exhaustive je ne vais pas tenter d’en faire le tour. Si votre imagination n’a pas de limite, prenez donc ma définition et vous verrez bien tout ce que vous pourrez en faire dans vos relations aux autres. A mon sens, faire l’amour est bénéfique. Je ne pense pas que tout le monde devrait le faire avec tout le monde, cela perdrait d’ailleurs de son caractère intime, et il me semble aussi qu’un couple peut très bien se construire sans le « passage au sexe ». De plus, comme faire l’amour ne suffit pas à remplir toute une vie, j’imagine tout à fait une vie qui vaut le coup sans avoir une fois fait l’amour… On ne fait pas l’amour pour réussir quelque chose, on le fait car on le désire et les circonstances nous le permettent.

Mais d’où ça vient ?
La question de la cause est toujours la plus délicate, et elle est souvent sujet de débat. La cause n’est pas une notion très bien définie et moi-même j’éprouve régulièrement le besoin de chercher la cause des causes.

Pourquoi fait-on l’amour ? Qu’est-ce qui nous pousse là-haut ?

Il y a plusieurs réponses d’ordre scientifique qui parleraient d’instinct naturel, d’hormones, de construction de la société… Comme le dit rapidement Melgane dans son article (si vous n’avez pas encore compris, je vous conseille vivement de lire son post avant le mien ^^), faire l’amour n’est pas propre à l’être humain. D’autres animaux —je crois uniquement des mammifères— connaissent le principe. Alors, oui, peut-être, que faire l’amour c’est inscrit dans nos gènes, quelque part, que, de toutes façons, ce n’est pas une invention, ni une découverte, que cela fait parti intégrante de notre espèce.

C’est peut-être du sentimentalisme, mais ces explications ne me suffisent pas. Pourquoi faire l’amour est-il apparu dans la Vie ? Parce que c’est une construction organique compliquée quand même ! (le fait qu’on puisse s’émoustiller comme ça, l’orgasme, les sexes qu’on peut toucher, … je vois mal des oursins faire l’amour autrement que philosophiquement lors de leur saison de reproduction !).

Et puis : mais pourquoi est-ce qu’on continue ? Pourquoi l’humain, qui a le pouvoir de se détacher de ses instincts par la pensée, continue-t-il à faire ce truc presque inutile ?

Je ne saurai pas vous dire pourquoi faire l’amour existe, d’où cela nous vient alors je vais me contenter de mon expérience personnelle.

Ce qui me pousse à faire l’amour, c’est déjà la conscience que mon corps a été prévu pour. Je ne sais pas bien pourquoi ni comment, mais voilà, je suis née comme cela. Je pense ici que c’est la base, pour faire l’amour avec qui que ce soit : il faut inévitablement avoir conscience de la capacité de son corps à faire l’amour. Cela ne nous oblige pas à tout savoir de nous, et il y a toujours à découvrir, mais un minimum est requis. Savoir que notre corps et nous tout entier aimons. Savoir ce que notre corps et nous tout entier réclamons. Savoir ce que notre corps et nous tout entier refusons. Sachant un minimum sur ces trois points clés, je me suis lancée avec quelqu’un qui y répondait aussi, et nous avons fait l’amour.

Ensuite, je fais l’amour parce que cela m’offre une relation avec l’Explorateur qui n’est pas que conceptuelle. Nous faisons l’amour et nous nous connaissons aussi comme cela. L’Explorateur n’est pas qu’un homme très intelligent, très drôle, très beau, très agile, très fort, humain au possible, l’Explorateur est aussi tout un corps qui réagit intimement au mien. Cette connaissance là n’a pas de prix.

Si je me contentais de ces deux réponses, il n’y aurait aucune raison pour que je ne fasse pas l’amour avec d’autres personnes. Et pourtant, c’est souvent le cas : quelque chose nous pousse à nous restreindre, à ne garder cet acte qu’à des êtres d’exception et puis même… qu’à un seul être sur Terre.  Alors oui, faire l’amour, c’est mystique, et c’est dit dans l’expression, cela est une des manières que nous avons à notre disposition pour concrétiser l’intuition la plus grande et la plus curieuse qui soit : l’amour.

mercredi, septembre 07, 2016

Si je n'étais pas aussi susceptible, j'aurais pu trouver ça drôle. Un soir de cette semaine sur France 2, David Pujadas et son collègue Nicolas Chateauneuf échangent des questions-réponses arrangées devant de belles images de la nature. Le ton guilleret qu’ils emploient pourrait nous faire croire à une nouvelle mode sur les parasols mais pas du tout : ils parlent de la disparition massive des espèces. Je pense que vous n’êtes pas passés à côté de ces annonces, c’est passé sur toutes les chaînes cette semaine : les espèces disparaissent massivement. 

Sur France 2, ils n’oublient pas de rappeler que ce n’est pas la première fois que ce phénomène frappe la vie (oui, nous vivons actuellement la 6ème grande disparition d’espèces) et que la Terre s’en remettra certainement. « Par contre, l’humanité, c’est beaucoup moins sûr. » Merci Nicolas, c’est très clair.

Et ça passe tellement crème. On nous annonce la fin probable et très prochaine de l’humanité (autre façon de dire « on va tous mourrir »), on sourit fortement, et ça passe super bien. J’ose dire quelques mots à mon papa, qui équeutait les haricots à côté de moi, histoire d’évacuer un peu d’angoisse. Je n’en discerne aucune —d’angoisse— dans sa voix, à lui.

Petit micro-trottoir (le must en matière de journalisme)
« Monsieur, bonjour ! Selon vous, quel est le plus grand mal de l’humanité : l’ignorance ou l’indifférence ?
- Euh… Je sais pas et j’m’en fous. »

Je ne fabule pas : il souriait !

Je sors sous la voie lactée pour rejoindre mon camion et ma petite loutre qui y est déjà couchée depuis quelques heures. Les étoiles piquettent mon coeur et je me mets à prier. Je dis prier parce que ce n’est pas pour moi comme espérer. Quand j’espère, je sens une énergie qui vient de moi, là c’était celle des étoiles et du monde que je voulais faire venir jusqu’à ma fille. Pour qu’elle ne connaisse pas cela. Qu’elle n’ait jamais à se battre ou se cacher pour survivre, pour manger. Qu’elle ne se lamente jamais devant un arbre aux fleurs fanées d’avoir si peu connu l’amour des insectes.

J’en serai presque venue jusqu’à regretter sa venue. Car rien n’est moins sûr. Je l’aime du plus profond de mon coeur et cette imminente fin de l’humanité vient tout gâcher.

Mais qu’est-ce que je peux faire, dites moi ? Je vais à la mairie pour faire faire une carte d’identité à ma petite loutre, me voilà obligée de faire des allers-retours plusieurs jours de suite car rien ne va jamais. Elle est française, ça ne fait aucun doute. Mais voilà, nous sommes des sans-consommation fixe.

Pas de facture, pas de papier.

C’est simple n’est-ce pas ? Si toute l’administration de notre pays est centrée sur le principe simple du « pour exister, il faut que tu consommes » comment, mais comment, une telle annonce par David et Nicolas sur France 2 aurait-elle pu être prise autrement ? C’est dans la moelle même de nos pensées. La fin de l’humanité, mais en quoi cela nous concerne-t-il !


Et les intellectuels vous diront avec toute la modestie dont ils sont capables : « Mais pour qu’il y ait une fin, il faut qu’il y ait un début madame ! » C’est une question intéressante. Si l’on s’en tient à la stricte définition de l’espèce humaine, il faut savoir qu’il n’y a pas de fracture mais une vague continuité dans l’évolution de la vie. Les espèces évoluent lentement et doucement dans le temps. L’humain n’est pas apparu d’un seul coup. Il a fait plusieurs éclats au sein de l’espèce antérieur avant de se propager et de s’entremêler avec lui jusqu’à ce que l’ancêtre ne se distingue plus. C’est la magie de la mutation, de la reproduction sexuée et de la raison d’être. Plus le hasard. N’oublions pas le hasard.

Pour Homo Sapiens (sapiens), il n’y a pas eu de dérogation. Les animaux ont évolué, évolué, évolué, sont passés par différents stades plus ou moins bien définis (homo erectus, homo habilis… et j’en passe) pour donner ce que nous voyons aujourd’hui et que nous ne verrons déjà plus exactement demain : l’être humain.

Alors dans tout ça, il est où le début ? C’est comme d’aligner tout un tas de vieux squelettes et de les trier, tout aussi semblables qu’ils sont, en deux tas bien distincts : les humains, et les pas humains.

Je serais tentée de faire la même chose avec l’homo sapiens. Les humains, et les pas humains. Est-ce que l’ignorance et l’indifférence sont humaines ? Par ce qu’il y a un effet de groupe, d’organisation dans l’affaire. C’est avec un tas qu’on définie une espèce.

Demander à quelqu’un qui vit sur Terre de faire quatre allers-retours sans garantie de succès entre la mairie et une maison qui n’est même pas la sienne PARCE QU’IL n’y a que la consommation qui vaut garantie de bonne foi… Je pourrais bien avoir toute la connaissance dont je suis capable, ça ne vaudrait rien. Je n’aurais rien détruit, voyez-vous. La vie c’est naître, se reproduire, mourir et consommer. Quand il n’y a pas de preuve de consommation (je parle bien de preuve tangible, hein, la respiration c’est tellement surfait !) on ne peut rien faire pour vous madame…

Et bien… je serais tentée de mettre tout ce monde-là dans la catégorie des pas humains.

Si j’étais venue avec une facture EDF, j’aurais pu être quelqu’un.

Entre être et avoir, la définition de l’humanité pose problème. L’humain est-il celui qui a la capacité d’allumer un feu au milieu d’une forêt protégée, ou celui qui est conscient du danger de ce confort, aussi basique qu’il soit ?

Alors messieurs Pujadas et Chateauneuf, avant de parler haut et fort de la probable non résistance de l’humanité à une extinction massive d’espèce, peut-être auriez-vous dû commencer votre reportage par une remise en question de son existence même. Si on ne sait pas définir l’humain, si on ne sait pas quand il a commencé, et si on ne sait pas exactement faire comme lui, on oublie l’idée de fin. Un peu de sérieux tout de même !

Pas d’inquiétude, je ne finirai pas mon article sur ça. Nicolas n’a pas dit fin de l’être humain ni même extinction de l’homo sapiens, non-non-non, il a parlé de l’humanité. Les mots en ité comme ça me donne toujours des frissons car ils définissent un ensemble dont la nature dépasse les caractéristiques des individus qui le composent.

L’humanité, ce n’est pas seulement l’ensemble des êtres humains, l’humanité c’est la notion même de l’humain. De l’humanité, il y en avait tellement chez la secrétaire qui nous a reçu à la mairie : le sourire, le regard, le respect.

Et ça, l’humanité comme ça avec son ité, je ne sais pas vous, mais je ne crois pas vraiment à sa fin absolue. L’humanité n’a pas de naissance et celui qui parle de sa mort doit avoir une conscience qui dépasse l’entendement, croyez-moi. L’humanité, c’est un peu comme l’univers. Elle ne nait pas. Certes elle grandit et elle évolue, de façon isotrope parce qu’il ne faudrait rien manquer tant les dimensions sont infinies. Et la matière ? Et bien… c’est différent.

C’est le problème d’ailleurs que commence à se poser notre humanité. Faits de matière comme nous sommes, nous avons cru dur comme fer à sa supériorité et confondu allègrement nature et raison. C’est de cela qu’il s’agit aussi lorsqu’on réfléchit à la notion de sexe et d’amour. Le sexe est à l’amour ce que la matière est à l'humanité. Faut dire que je me suis moi-même pas mal longtemps trompée avec cette histoire. La faute au ité (absent) du mot amour.


Mais voilà : l’amour, comme l’humanité, c’est tellement infini, diffus, isotrope (j’y tiens), inhérent à notre monde que ça dépasse absolument toutes ces notions matérielles et suspectes avec lesquelles on cherche à se faire un chemin dans nos vies. On peut bien remettre en question la notion d’être humain, on ne le fera pas avec l’humanité. On peut bien connaître un homme sans avoir couché avec lui, il suffit de l’aimer pour le connaître par coeur.

Je veux bien croire que l’immensité de l’humanité et de l’amour effraie, c’est si grand qu’on dirait le vide. C’est si grand, qu’on pourrait s’y perdre. Mais de là à croire qu’on connait l’amour parce qu’on connait le sexe, c’est tout aussi faux que de penser qu’on fait naître l’humanité en possédant et en absorbant de la matière.

C’est bien sur ce point que j’aimerais attirer votre attention aujourd’hui : il y a autour de nous des entités philosophiques qui ne se voient pas, et d’autres plus concrètes sur lesquelles on peut faire un zoom. Croire comme ça, encore et toujours, à la matière, c’est nécessairement aller droit dans le mur. Car elle est finie, elle, belle et bien finie, autant dans sa structure que dans sa capacité d’extension. Il est largement temps de s’ouvrir à la spiritualité, ça prendrait moins de place.

lundi, septembre 05, 2016


Le château de Falaise, lundi 1er Aout 8h30.
Pendant deux ans j’étais capable de vous dire précisément où je serai lundi matin à 8h30. Aujourd’hui je suis incapable de savoir où je serai dans deux jours.
Pendant deux ans tous les lundis matin à 8h30 j’étais en réunion de service. Nous étions entre 10 et 15 participants, nous avions entre 20 et 45 ans mais surtout nous étions cloisonnés entre les murs d’une salle de réunion.


La vie normale

Ce que je décris là me direz vous, c’est simplement le quotidien d’un cadre français ordinaire et qu’il n’y a pas de quoi s’en plaindre. Au contraire, au vu du contexte socio-économique actuel je devrais m’estimer heureux de blablableu… Et si malgré tout, ça ne me satisfaisait pas complètement, et si moi ce que je voulais c’était de l’extraordinaire, de l’époustouflant, du beau et de l’inutile! Et si la question n’était pas "est-ce que j’ai le droit de me plaindre?" ou "Y a t-il plus malheureux que moi?" mais "qu’est ce que je veux vraiment faire demain?" et "est-ce que je vais pouvoir le faire?".


La confort quotidien du travail

Lorsque je demande à quelqu’un s’il n’a pas parfois envie d’arrêter de travailler, de faire une pause, j’ai généralement droit à deux types de réponse:

- il faut bien gagner sa vie (cette réponse mérite un article à elle toute seule, moi la vie c’est ma mère qui me la donnée et lorsqu'elle l'a fait elle ne m’a pas parlé de crédit sur 40 ans à rembourser),

- m’arrêter de travailler! Je ne peux pas, je ne supporterais pas de rester sans rien faire (ça tombe bien nous non plus).

L'étang de Nogent-sur-Vernisson, lundi 8 août 8h30.
Ne pas travailler ce serait donc ne rien faire, et pourtant chaque jour est une nouvelle aventure depuis que nous sommes partis. Tel que je vois les choses, le travail permet l’installation d’une routine (j’avoue que lorsqu’on est infirmière ou pilote de ligne il peut s’agir de routines un peu originales). On choisit un métier, des horaires, un salaires, des congés, un contrat : on fait un choix. Une fois ce choix effectué on peut installer une routine et c’est normal. N’ayant qu’un temps libre limité, autant l’optimiser pour avoir le plus de temps libre de qualité. On se fait donc un petit plan du genre: "après le boulot je passe à la boulangerie avant de récupérer les enfants, je fais à manger en rentrant pour manger tôt et avoir la soirée pour nous" et la journée s’organise logiquement autour du noyau dur et inaltérable du travail et de ses restrictions horaires.

Mais peu importe la routine qu’on a choisie, qu’elle soit optimisée ou non (on peut aussi oublier les enfant à l’école, les récupérer à l’arrache et aller au resto parce qu’il n’y a plus rien à manger à la maison) une chose est sûre c’est que demain matin il n’y aura pas besoin de se poser de question, il faudra aller travailler.

Les blocs du 95.2, lundi 15 août 8h30.
En soit ça n’est pas un mal si comme c’était le cas pour moi, le boulot est intéressant et les collègues sympa. C'est même très confortable. Ce qui est important ici, c’est que ni le choix ni la volonté n’ont de rôle à jouer. Le choix a été fait à la signature du contrat et la volonté de travailler à ce poste s’est faite à ce moment là et se maintient (grâce au salaire et aux congés) tout au long du contrat: c’est le jeu!

cdi : choix à durée indéterminée

Vous pourrez toujours exprimer votre volonté au travail mais elle restera limitée à un cadre. On pourra choisir d’être un manager plutôt cool, réservé, courtois, autoritaire mais on ne pourra pas choisir de se lever à 4h du mat pour voir si on est capable de boucler le sentier des 25 bosses avant midi.

Les allées du château de Versailles, lundi 22 août 9h30.
L’avantage de cette vie c’est la tranquillité qu’elle apporte, on peut se laisser guider par la journée type sans tout remettre en question: se lever tôt, profiter du petit déjeuner en famille, aller au travail en vélo, faire un métier qu’on connait et qui nous plait, retrouver sa famille le soir et se coucher en sachant de quoi sera fait demain. C’est reposant mais on ne choisit plus, on n’exerce plus sa volonté. 
1 contrat = 1 choix les autres décisions ne sont que des variantes découlant de ce choix initial (si vous avez signé un CDI vous venez peut-être de prendre 35 ans sans le savoir).

Lorsqu’on prend la décision de choisir sa vie au jour le jour c’est un CDD d’une journée qu’on signe tous les matins, faire preuve de volonté n’est plus une option!


A posteriori j’étais heureux

Souvent l’appréciation du bonheur, lorsqu’il n’est pas fulgurant, ne se fait qu’à posteriori. En gros, on ne trouvait pas notre situation exceptionnelle mais maintenant qu’on s’en prend plein la tronche on se dit qu’on n’était pas si mal loti et que c’était la belle époque (et bim si tu rajoute "j’étais jeune" t’es taxé de vieux con dans la foulée). Tout est affaire de comparaison et lorsqu’il reste diffus le bonheur est donc rarement apprécié en instantané.

De mon côté j’aurais tendance à militer pour une prise de conscience immédiate du bonheur et pourtant… Pourtant je suis confronté à ce que je pensais jusque là être un paradoxe. Depuis longtemps je me livre à un exercice lorsque j'hésite à faire quelque chose de cool mais un peu dangereux ou désagréable. Pour me motiver je me dis : "en ce moment au lieu de faire un truc cool tu pourrais être à un endroit pas cool ". Cette réflexion est née un matin d'été, en décembre, à 5h du matin, sur la côte Est australienne. L'eau était froide, le soleil se levait à peine MAIS au même instant je savais qu'il était 17h en France et que mes copains rentraient en classe de français pour leur 6ème cours de la journée, qu'il faisait nuit parce que c'était l'hiver et qu'il faisait encore plus froid qu'ici. Cette simple pensée me faisait sprinter jusqu'à l'océan. 


Le bivouac du Restant du Long Rocher, lundi 29 août 8h30.
Ce n'est pas tellement que je me comparais à eux mais lorsque j'étais à leur place, je me disais que si seulement je pouvais être ailleurs alors j'en profiterais à 100%. Et maintenant que j'y suis je pourrais passer à côté de cette occasion par simple manque de volonté!

Alors très chers collègues je pense à vous. Je pense à vous quand j'hésite à m'assoir dans une fourmilière pour gagner un pari, quand je dois me mettre à l'eau le matin, quand je cours jusqu'au cap de Flamanville ou quand je pédale à fond sur une 2 fois 2 voies parisienne pour aller au château de Versailles. Je me dis que je pourrais être avec vous, dans un environnement où il est interdit de courir et de sauter. 


Etre contraint au choix

La vie active et la vie nomade ont toutes deux des avantages et des contraintes radicalement différentes. Je constate que les contraintes de la seconde me sont, pour l'instant, plus supportables. L'une des principales c'est que pour être heureux dans une vie nomade il faut jouer le jeu. Dans cette vie il n'appartient qu'à moi d'exercer ma volonté. Si je ne saute pas, si je ne plonge pas, si je ne cours pas, ça ne sera pas la faute d'un contrat que j'ai signé ni d'un horaire à respecter. Si je n'exerce pas ma volonté, cette fois, c'est que j'ai oublié de vivre, c'est que j'ai raté une occasion d'être heureux.

Et ça il en est hors de question.
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