Il est coincé quelque part entre trente-huit degrés et trente-neuf degrés et demi. Il ne sait pas exactement, il suffoque. La sueur coule dans son dos et colle ses vêtements. Il est coincé entre ces deux parallèles, son esprit s'évade. Si seulement il trouvait quelque part… Son attaché caisse pend au bout de sa main, elle trainerait presque par terre. Les portes du bus s'ouvre, il se faufile. Il passe entre des hommes et des femmes à la peau brillante. Le col de son costume l'étrangle mais il n'amorce aucun geste pour se sauver. La chaleur du bus en le doublant l'écrase, il s'avance vers la place.
Ambre (Arbre de vie), pour le blog à mille mains. |
Tout de suite, la fraicheur des fontaines lui caresse les joues. Un vent de soulagement profond l'emporte soudain. Deux enfants sous les jets d'eau jouent, nus. Ils se tiennent par la main pour ne pas glisser, le poids écrasant du soleil ne les atteint pas. Et l'eau, partout autour, brillante et fraiche comme la chaleur est suffocante et sombre ; l'homme voudrait traverser la place au milieu d'elle. L'homme rêve de cette eau coulant dans son cou dans son dos ; emportant avec elle ces rendez-vous et ces délais aussi importants que futiles collant à sa peau avec la poussière de l'été. L'homme, tassé sous son costume sombre rêve de cette légèreté soudaine. Être nu au milieu de la place au milieu de l'eau fraiche.
J'aime beaucoup ton texte, la moiteur et la fraîcheur de l'eau mêlées. Réussi.
RépondreSupprimerJe suis contente que tu aies bien apprécié mon petit texte ! Bisous Marie, à bientôt :-)
SupprimerJ'ai mis ton texte sur le blog des mille mains :)
RépondreSupprimerhttps://amillemains.wordpress.com/2016/03/02/contraste/
Merci beaucoup pour ce texte, j'aime décidément beaucoup te lire !
Merci Ambre ! Je suis contente que les dates ne soient pas trop strictes sur ce défi d'écriture, je suis tellement tête en l'air :-)
SupprimerJe suis contente que tu aimes car j'aime aussi énormément ta façon d'écrire. Ton dernier article (celui où l'on a pas le droit de commenter) m'a touché autant pour ce que tu y révèles que pour les mots que tu emploies.